RDC – RWANDA : LES VILLES FRONTALIERES DE GOMA ET RUBAVU FACENT À LA PSYCHOSE EN ATTENTE D’UNE NOUVELLE ÉRUPTION DU VOLCAN NYIRAGONGO

Dans cette région de l’Est de la RDC et de l’Ouest du Rwanda deux villes frontalières, respectivement Goma et Rubavu sont sous le pied du volcan Nyiragongo. Ce dernier est en pleine activité depuis quelques jours. Bien que la lave s’est arrêtée de couler à la porte de Goma, mais les tremblements de terre sont forts et fréquents dans les deux villes qui sont côte à côte, détruisant les maisons et provoquant des grandes fissures, larges de quelques dizaines de centimètres par endroits et qui ont fracturé le sol dans la ville de Goma et de Rubavu.

Les autorités de Goma ont conseillé aux habitants de Goma d’évacuer certains quartiers et ceux de Rubavu au Rwanda ont commencé à évacuer vers les villes les plus proches. En effet il y a une crainte qu’en dessous de ces deux villes, voire en dessous du lac Kivu, qu’il peut y avoir un réservoir de magma.

Dans l’angoisse de se faire surprendre par une nouvelle éruption du volcan, plusieurs habitants ont trouvé refuge dans la ville de Sake située à 30 kilomètres de Goma. Des centaines d’autres ont afflué au port de Goma pour embarquer à destination de la ville de Bukavu.

Tout au long de la journée d’hier ainsi que la nuit, de forts tremblements de terre ont secoué la région toutes les dix à vingt minutes, certains de forte intensité, allant jusqu’à une magnitude de 5.3.

Du côté de Goma, les responsables de l’ONG, craignent une pénurie des produits de première nécessité et appellent à l’aide humanitaire. « Notre aide est insuffisante, nous sommes débordés. La ville de Sake va être surpeuplée. Les personnes déplacées commencent à être plus nombreuses que les habitants, et malheureusement, nous ne pouvons rien faire pour eux, le volcan nous a tous pris par surprise. Nous les aidons dans la mesure de nos capacités et nous demandons le soutien des organisations nationales et internationales pour aider de toute urgence ces personnes déplacées ».

Du côté du Rwanda, plusieurs résidents de la ville de Rubavu continuent à fuir vers les régions plus proches et vers Kigali.

Avec les tremblements qui ne cessent de se faire entendre, un vulcanologue a averti « qu’il y avait une possibilité qu’une nouvelle éruption se répète. »

Et si un jour cette activité sismique venait rencontrer les gisements de gaz méthane qu’engorge le lac Kivu ? Joseph Ntengeyaro est géologue à l’institut rwandais de géologie et mines et se veut rassurant. « A l’échelle de Richter, les tremblements dans cette région varient entre 5 et 5,8. C’est un bas niveau qui ne peut pas faire monter le gaz méthane du lac Kivu », explique le géologue.

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