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Hubert Védrine est en colère. Dans un long entretien accordé à la livraison de juin/juillet de la revue identitaire Éléments, à l’occasion de la sortie de son Dictionnaire amoureux de la géopolitique (Plon/Fayard), l’ex-ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, figure reconnue du paysage politique français aujourd’hui âgé de 73 ans, ne tape pas que sur ces « gauchistes » mais aussi sur la presse qui les laisse s’exprimer. « Si les journaux étaient tenus comme autrefois, ça ne durerait pas une minute », balance-t-il. Hubert Védrine est en colère.

L’ancien ministre des Affaires étrangères a accordé un entretien à la revue identitaire Éléments. Il y tient des propos très vifs sur ceux qui critiquent la position de la France de François Mitterrand au Rwanda.
« Le Rwanda est devenu le prétexte pour tous les gauchistes de la place de Paris de régler leur compte avec François Mitterrand, la Ve République, la France comme puissance… »
La controverse sur le rôle de la France au Rwanda gagne chaque année en virulence, au point que le président François Mitterrand, Edouard Balladur son Premier Ministre et Alain Juppé, le ministre des Affaires Etrangères de l’époque, sont régulièrement accusés dans la presse de « complicités », voire de « culpabilité » d’un génocide. Comment l’expliquez-vous ?
Hubert Védrine : Je pense sincèrement que les accusations contre la France au Rwanda sont une des plus grandes fake news lancées contre notre pays depuis les intox de la guerre froide. Le président rwandais a déclenché une polémique médiatique très habile en traitant les livres et les auteurs qui le dérangeaient de négationnistes, ce qui a terrorisé les gens alors que personne ne nie le génocide. Les attaques contre la France ont été savamment construites. Il s’est trouvé dans le monde médiatique, intellectuel, et à gauche, particulièrement, des gens qui se sont laissé séduire par cette thèse hallucinante. Il y a pourtant vingt à trente livres belges, canadiens, congolais, français qui démontrent la fausseté des accusations contre la France et expliquent exactement le rôle du Président Paul Kagame; ils sont boycottés dans les médias français. La couverture médiatique sur la guerre au Rwanda est biaisée. Pendant quinze ans, Le Monde n’a jamais donné une seule fois la parole à des auteurs qui défendent une autre thèse que celle en cours officiellement à Kigali. Le Rwanda est devenu le prétexte pour tous les gauchistes de la place de Paris de régler leurs comptes avec François Mitterrand, la Ve République, la France comme puissance. Cette violence se libère aujourd’hui parce que ces têtes folles étaient auparavant tenues par le Parti communiste, puis englobées dans la stratégie Mitterrand. Mais aujourd’hui, plus rien ne les retient. Ce débat empoisonné est un bon révélateur du degré de masochisme atteint dans notre pays. Si les journaux étaient tenus comme autrefois, ça ne durerait pas une minute. Cette accusation a depuis prospéré. François Hollande n’a pas cherché à faire évoluer la situation. Et il est trop tôt pour mesurer les conséquences de la politique du président Macron.
Accuser la France pour son rôle au Rwanda, c’est un peu comme si l’on accusait les pompiers qui ont tenté d’arrêter l’incendie de Notre-Dame en leur disant qu’il fallait arriver la veille !
Éléments : Dans l’entrée que vous consacrez au Rwanda, vous exposez les deux thèses en présence qui ont conduit au génocide des Tutsis rwandais en 1994. Pourquoi la France est-elle mis en accusation ?
Hubert Védrine : Accuser aujourd’hui la France pour son rôle au Rwanda, c’est un peu comme si l’on accusait les pompiers qui ont tenté d’arrêter l’incendie de Notre-Dame en leur disant qu’il fallait arriver la veille ! C’est lamentable. La France est le seul pays au monde au sujet duquel on ne peut faire aucun reproche, sauf celui d’avoir sous-estimé l’intelligence tactique de Paul Kagame. Personne ne nie le génocide : il n’y a pas de doute. En revanche, il y a des doutes sur l’action de Paul Kagame avant le génocide, et après, au Congo, notamment. Il se trouve que c’est le FPR de Paul Kagame, alors en exil en Ouganda, qui a attaqué le 1er octobre 1990 en pénétrant au Rwanda. Le président hutu Habyarimana demande alors l’aide militaire de la France. Très tôt, François Mitterrand comprend les risques énormes de cette guerre civile, à cause notamment des horreurs commises contre les Tutsis en 1962, au moment du départ des Belges. La première réaction de Mitterrand a été de dire : « Si on laisse faire, cette guerre civile sera atroce. Je les bloque militairement, mais je les oblige à un compromis politique. » Cette politique a abouti aux accords d’Arusha en 1993. Conformément à ces accords, la France se retire, et passe alors le relais à une force des Nations-Unies, la Minuar. En 1994, quand l’avion du président Juvénal Habyarimana, a été abattu, la France n’est plus présente, sinon résiduellement, et la force des Nations Unies se décompose à mesure que les Belges se retirent.
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Après une manifestation contre la France au Rwanda,
une couleur de sang est jetée à la figure de Védrine

Védrine,  ce mauvais perdant.
Il est important que Védrine veille se rappeler de l’adage français qui dit que « les faits sont têtus » et qu’il apprenne celui du Rwanda qui dit que « la vérité traverse le feu, et elle ne brûle pas ! »
Védrine peut-il prétendre  qu’il n’était pas au courant, ou que cela n’était pas sous ses ordres en tant que ministre des affaires étrangères, que le nouveau gouvernement génocidaire au Rwanda a été formé à l’intérieur de l’ambassade de France à Kigali et sous sa supervision ! Et que ce gouvernement qui a éradiqué un huitième de la population du pays, familles entières, hommes, femmes et enfants, n’est-il pas resté sous l’influence de son puissant parrain ?
Le même Védrine, ministre des affaires étrangères, a forcé la main au Conseil de sécurité, en utilisant le représentant permanent du Rwanda, ambassadeur représentant ce gouvernement génocidaire issu de l’ambassade de France à Kigali, pour obtenir au nom de son pays, l’envoi de ce que l’on a appelé l’Opération Turquoise.
Le vrai objectif de l’Opération Turquoise, camouflé sous le nom d’humanitaire, visait plutôt d’appuyer militairement le gouvernement génocidaire qui était en perte de terrain.
Un mois après, l’ambassadeur du Rwanda a été chassé au Conseil de sécurité par ses collègues, cas exceptionnellement rare, au Conseil de sécurité, car devant le concert des Nations, cet ambassadeur par ses déclarations, ne représentait que l’innommable.  Et deux mois plus tard, le nouveau gouvernement du FPR qui a arrêté le génocide, a mis fin à l’Opération Turquoise et sa zone, qui n’était autre chose que le havre de paix pour protéger les génocidaires et l’endroit sûr pour assurer leur évacuation vers la RDC.
Le seul appui diplomatique au régime génocidaire rwandais, par Védrine en tant que ministre des affaires étrangères est à l’origine de tous les désastres qui continuent à se perpétuer dans la région de l’Afrique centrale.
Il est vrai qu’il n’était pas le seul dans cette situation.
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