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La chanteuse Joséphine Baker en 1939. (STUDIO HARCOURT / MIN DE LA CULTURE / AFP)
Source AFP

La célèbre chanteuse, danseuse et meneuse de revue franco-américaine Joséphine Baker va entrer au Panthéon. Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé d’honorer l’artiste, militante de la liberté et de l’égalité. Elle deviendra ainsi la première femme noire à reposer dans ce temple républicain, un imposant édifice  installé dans le Ve arrondissement de Paris, dominant la montagne Sainte-Geneviève, qui est l’une des buttes au centre de la capitale.

Le Panthéon est depuis plus d’un siècle la nécropole laïque des « grands hommes » français, dont la « patrie reconnaissante » veut honorer la mémoire.
Le dossier en faveur de l’interprète de la célèbre chanson J’ai deux amours avait été examiné une première fois fin juin par l’Elysée, selon Le Parisien. Une pétition en faveur de la panthéonisation de l’artiste, lancée il y a deux ans par Laurent Kupferman, avait rassemblé 38 000 signatures. « Artiste, première star internationale noire, muse des cubistes, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’armée française, active aux côtés de Martin Luther King pour les droits civiques aux Etats-Unis d’Amérique et en France aux côtés de la Licra (…) nous pensons que Joséphine Baker, 1906-1975, a sa place au Panthéon », fait valoir le texte.
 « C’est oui ! », a dit le chef de l’Etat le mercredi 21 juillet à l’Elysée, selon le quotidien, à l’issue d’un entretien avec un groupe de personnalités venu plaider pour cette initiative, comprenant notamment « le romancier Pascal Bruckner, le chanteur Laurent Voulzy, l’entrepreneuse Jennifer Guesdon, l’essayiste Laurent Kuperman et surtout Brian Bouillon-Baker, un des fils de Joséphine Baker ».
Parmi les 80 personnalités reposant au Panthéon figurent des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires. Seules cinq femmes y sont actuellement inhumées, dont Simone Veil, la dernière personnalité intronisée (en 2018).
Joséphine Baker « rentre au Panthéon pour tout ce qu’elle a fait dans son engagement civique au service de la nation ». Elle sera panthéonisée le 30 novembre, selon une information de l’édition dominicale du Parisien citant le président Emmanuel Macron.
L’essayiste Laurent Kupferman, à l’origine de la pétition pour l’entrée de Josephine Baker au Panthéon, se réjouit de la décision d’Emmanuel Macron et retrace la carrière de la danseuse, résistante et militante antiraciste. Cela nous a fait un immense plaisir parce que c’est la reconnaissance du parcours d’une femme exceptionnelle qui est, à bien des égards, un exemple.
Joséphine Baker était beaucoup plus qu’une chanteuse.
Josephine Baker était meneuse de revue, ce qui n’est pas rien. Dès 1925, elle arrive pour la Revue nègre au Théâtre des Champs-Elysées et elle s’impose comme une femme libre. En termes d’égalité homme-femme ce n’est pas rien. Elle épouse Jean Lion qui est un industriel sucrier, le fondateur de La Pie qui chante, et elle devient française. Pour elle, devenir française cela comporte des devoirs.

  

Josephine Baker, l’artiste, résistante et militante antiraciste
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En 1939, la guerre est déclarée et elle va voir le commandant Abtey et lui dit : « la France m’a tout donné, je lui donne ma vie, faites de moi ce que vous voulez ».  Elle se met réellement au service des armées françaises. A la capitulation, elle continue son engagement et fait du renseignement de manière réellement risquée. Si elle avait été interpellée avec les documents qu’elle cachait soit dans son soutien-gorge, soit dans ses partitions, elle aurait été fusillée sur le champ.
C’est la seule femme qui parle aux côtés de Martin Luther King. Elle vient avec son uniforme de l’armée française, avec toutes ses décorations de la résistance et il dit aux Américains de continuer le combat, qu’elle est avec eux, mais qu’elle est française, et qu’elle est dans l’universalisme à la française. Dans un moment où le racisme, l’antisémitisme et le communautarisme remontent je trouve que c’est un très bel exemple. Aujourd’hui, on voit le parcours exceptionnel de cette femme enfin reconnu.
Elle sera la première femme noire au Panthéon
C’était la première star internationale noire, c’est la première femme noire à entrer au Panthéon. Il faut préciser que ce n’est pas parce qu’elle est une femme noire qu’elle entre au Panthéon. Elle entre au Panthéon pour tout ce qu’elle a fait dans son engagement civique au service de la nation. Je veux aussi mentionner son engagement auprès de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme). Il faut aussi parler de la « tribu arc-en-ciel » parce que c’est la continuation de la mise en œuvre de son idéal.

Joséphine Baker avait adopté sept enfants de différentes origines
« tribu arc-en-ciel ». ( photo de 1966)
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Elle était très discrète, elle ne se mettait pas en avant. C’était très paradoxal, elle était très engagée mais ne mettait pas en avant ses actions. Elle agissait sur le terrain mais ne communiquait pas dessus.
Elle a terminé sa vie en principauté de Monaco. Il y avait eu un incident quand elle était à New York dans un restaurant. On l’avait laissée entrer mais on avait refusé de la servir. Là, elle a fait venir un huissier, la presse et il y a eu des manifestations devant ce restaurant pendant des mois. Dans la salle était présente Grace Kelly qui deviendra la princesse de Monaco. Quand Joséphine Baker a connu un revers de fortune, la princesse de Monaco l’a fait venir en Principauté et s’est arrangée pour qu’elle ne manque de rien.
Née dans le Missouri en 1906, Joséphine Baker, figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste. Elle est décédée en 1975, et enterrée à Monaco.
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