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Les États-Unis viennent d’expulser Oswald Rurangwa, alias Rukemuye, un suspect recherché comme génocidaire contre les Tutsi qui a eu lieu au Rwanda en 1994. Rurangwa avait pris refuge aux États-Unis depuis plus de 25 ans.  Au Rwanda, il est considéré comme un des auteurs du génocide contre les Tutsi, et il est accusé d’avoir créé, armé et incité la milice « Interahamwe » aux massacres des Tutsi et d’avoir abrité les meurtriers des Tutsi.

Rurangwa est natif de Gisozi à Kigali, en 1962 et pendant le génocide, Rurangwa était directeur de l’école primaire de Gisozi, une colline surplombant la capitale Kigali. Il a également dirigé le parti politique, qui était alors au pouvoir, le Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement (MRND) à Gisozi. Ce parti a eu une grande responsabilité.
Il aurait été chargé du recrutement et de la mobilisation des milices Interahamwe, et était responsable du massacre de la majorité des plus de 250 000 personnes dont les restes sont enterrés sur place dans ce qui est devenu le Mémorial du génocide de Gisozi à Kigali.
Les nombreuses victimes de ces milices sont enterrées sur le site commémoratif du génocide du Mémorial de Gisozi à Kigali.
A la défaite du gouvernement génocidaire en juillet 1994, Rurangwa a fui le Rwanda pour vivre en exil dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), d’abord dans le camp de réfugiés de Kibumba et plus tard dans le camp de Kahindo.
En 1996, il part pour les États-Unis. Mais au Rwanda, sa participation au génocide n’a pas été oubliée. Les juridictions locales « Gacaca », qui étaient des tribunaux créés spécifiquement pour juger les suspects de génocide, selon les témoins, ont condamné Rurangwa à 30 ans de prison par contumace, pour les crimes qu’il est accusé d’avoir commis à Gisozi.
C’est en Mi-2008, que le fugitif Rurangwa a été aperçu aux États-Unis.Mais depuis hier, Oswald Rurangwa a été expulsé par les Etats-Unis vers le Rwanda, pour faire face à des accusations liées aux crimes qu’il aurait commis au Rwanda. Il a atterri à Kigali escorté par deux agents fédéraux américains.
Son expulsion est intervenue après qu’il a perdu une longue bataille juridique pour obtenir l’asile aux États-Unis.
Dans un communiqué publié jeudi, la « National Public Prosecution Authority » (NPPA) a salué la décision des autorités américaines.
« La NPPA félicite les autorités judiciaires américaines pour les expulsions de fugitifs qui ont commis ce génocide, elle se félicite aussi de la poursuite de la coopération en matière d’entraide judiciaire et la contribution à l’effort mondial de lutte contre l’impunité », lit-on dans le communiqué.
Jusqu’à présent, les États-Unis ont expulsé au moins cinq fugitifs du génocide pour qu’ils soient jugés pour leurs crimes, dans leur pays d’origine.
Parmi les déportés figure Léopold Munyakazi, un universitaire rwandais, accusé d’avoir été une des figures clé du génocide de 1994.
Le Rwanda salue ces expulsions des fugitifs, dont la dernière est celle d’Oswald Rurangwa
Dès son arrivée, immédiatement  « le Barreau du Rwanda lui a assigné un avocat qui l’assistera et l’informera de ses droits de faire appel », a déclaré Nkusi.
Les accusations contre Rurangwa
Le rapport intitulé ; « Oswald Rurangwa aux EU – Le changement de Gisozi en tombeau de masse », contient les déclarations de 20 témoins oculaires. Ces derniers comprennent des condamnés pour génocide qui étaient sous son commandement, et qui ont lié ces massacres à ceux de la paroisse Sainte-Famille et au Centre Saint-Paul de Kigali.
Il a dressé des barrages routiers et participé à des tueries dans différents quartiers de Kigali.
Rurangwa a été citée dans le procès du général de division Laurent Munyakazi, un ancien officier de l’armée qui a été condamné à perpétuité par le tribunal militaire dans une affaire dans laquelle il était conjointement accusé avec le père Wenceslas Munyeshyaka, curé de l’église St Famille à Kigali, où des centaines de personnes ont été tuées.
Le prêtre Munyeshyaka est sous la protection de l’Eglise catholique de France.
Rurangwa a travaillé en étroite collaboration avec l’ancien maire de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho. Ce dernier, en 2009, le colonel Renzaho a été reconnu coupable et condamné à la prison à vie par le défunt Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle dans le génocide contre les Tutsi.
Qui sont les autres fugitifs du génocide qui ont été expulsés par les États-Unis ?
Depuis la création de l’Unité de suivi des fugitifs du génocide (GFTU) en 2007, elle a émis 1 146 actes d’accusation et mandats d’arrêt contre des fugitifs du génocide dans 33 pays.
Nkusi a déclaré que 23 de ces actes d’accusation sont allés aux États-Unis.
En avril, un rescapé du génocide a imploré le gouvernement américain de remplir son obligation internationale et de traduire en justice un meurtrier de masse inculpé – Vincent Nzigiyimfura – qui y vit. L’adresse connue de Nzigiyimfura est une ville appelée Dayton dans l’État de l’Ohio, où il dirige une épicerie à succès appelée ironiquement Ikaze East African Market.
En avril de cette année, les États-Unis ont expulsé au Rwanda, Beatrice Munyenyezi, une fugitive recherchée qui a joué un rôle majeur dans le génocide de 1994 dans l’ancienne préfecture de Butare, aujourd’hui le district de Huye.
Munyenyezi est l’épouse d’Arsène Ntahobali, qui, avec sa mère Pauline Nyiramasuhuko, ont été condamnés à la prison à vie par le TPIR pour leur rôle dans le génocide.
En septembre 2016, Léopold Munyakazi, l’un des principaux idéologues du génocide de 1994 contre les Tutsis, a été remis aux autorités rwandaises, mettant ainsi fin à son séjour de 12 ans aux États-Unis.
En 2011, le gouvernement américain a expulsé deux fugitifs du génocide – Jean Marie Vianney Mudahinyuka (alias Zuzu) et Marie-Claire Mukeshimana.
En mai 2005, Enos Kagaba est devenu le premier suspect de génocide à être expulsé des États-Unis.
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