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Par RFI

La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, dans le cadre d’un léger remaniement de son gouvernement annoncé dans la nuit de dimanche à lundi, la présidente qui a succédé à John Magufuli décédé subitement fin mars, a procédé à plusieurs nominations à des postes clé.

Elle a notamment nommé à la tête du très stratégique ministère de l’Energie January Makamba, quoi avait été limogé du gouvernement en 2019 pour avoir critiqué le chef de l’Etat, et a nommé deux femmes, Stergomena Tax et Ashatu Kijaji, respectivement aux postes de ministre de la Défense et de ministre de la Communication et des technologies de l’information.
Les analystes pointent qu’elle a surtout retiré deux ministères clefs, l’Energie et les Transports, à des personnalités très proches de son prédécesseur John Magufuli. « Je pense que ce remaniement est important parce que tout simplement, la présidente est en train d’essayer d’assoir son pouvoir en ramenant d’anciens alliés et en se débarrassant de ceux qui lui semblent être restés trop proches du régime de Magufuli », analyse le professeur Thabit Jacob de l’Université danoise de Roskilde.
« Au début, elle était très prudente, elle était toujours en train de chanter les louanges de Magufuli. Elle disait même que Magufuli et elle, ils étaient les mêmes. Mais on a vu qu’elle a commencé à se débarrasser des hommes de Magufuli dans le parti, note le chercheur. L’ancien secrétaire général du parti au pouvoir, Bashiru Ally, qui a été démis de ses fonctions de secrétaire en chef du cabinet. Il y a aussi l’ancien responsable de l’idéologie au sein du parti qui a perdu son poste. »
Après le parti, la présidente tanzanienne s’est attaquée à deux portefeuilles importants, souligne Thabit Jacob de l’Université danoise de Roskilde. « Dimanche, elle a fait des changements dans deux ministères, le ministère de l’Energie qui est très important – tenu par le propre neveu de Magufuli – et puis celui du Transports. Là aussi, il était dirigé par un allié de Magufuli. Donc, elle se débarrasse de ceux-là et elle ramène du sang neuf, comme la nouvelle ministre de la Défense par exemple, qui est un membre très expérimenté de l’appareil d’Etat. »
La présidente Samia Suluhu Hassan a également nommé un nouveau procureur général, le juge Eliezer Feleshi, qui remplace un autre proche de John Magufuli. Mais il est lui-même accusé d’avoir réprimé ceux qui s’opposaient aux décisions de l’ancien chef de l’Etat.
Ce remaniement a été provoqué par la démission, le jeudi 6 janvier, du chef du Parlement Job Ndugai. Ce dernier a suscité la colère de la cheffe de l’État, Samia Suluhu Hassan, en critiquant les emprunts « excessifs » de la Tanzanie à l’étranger. Une prise de position interprétée par la présidente comme une tentative de salir son image.
Si l’annonce d’un nouveau gouvernement était attendue, le renvoi de trois ministres importants l’était moins. Parmi les absents, figurent les ministres de la Justice, du Logement, de l’Industrie et des Investissements. Ces proches de l’ancien président John Magafuli paient notamment leurs ambitions pour la présidentielle de 2025, selon la presse locale.
Ces derniers événements ont mis à jour les divisions au sein du puissant parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi. Des divisions qui se sont accumulées, depuis l’arrivée au pouvoir de Suluhu Hassan, en mars 2021, suite à la mort de son prédécesseur, John Magafuli.
Pour l’analyste, Nicodemus Minde, cette crise politique cache une crise de légitimité de la présidente. Ce lundi 10 janvier, lors de la prise de fonction des nouveaux ministres, Suluhu Hassan a tenté de minimiser les différends au sein de la majorité, disant qu’il y avait toujours une place pour les trois ministres limogés ailleurs, notamment au sein du palais présidentiel.
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