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Bleu fonce : Condamnation avec riposte
Bleu clair : Condamnation sans riposte

 Rose : Pas de condamnation   
Rouge : Soutien

Par Blandine Le Cain

L’invasion russe en Ukraine fait partie des rares événements qui engendrent des réactions partout dans le monde. La condamnation ou le soutien à la Russie montrent les blocs en présence.

Condamnation et riposte en Amérique du Nord et Europe occidentale, condamnation moins nette en Amérique du Sud, pas de condamnation ou soutien clairs en Asie,? et absence de condamnation dans de nombreux États d’Afrique. Voici le bilan très général ? des positions officielles sur l’invasion en Ukraine, depuis jeudi, rendu lisible par cette carte réalisée par le Groupe d’études géopolitiques et publiée par la revue Le Grand Continent, mise à jour régulièrement.
Le recensement effectué par ce groupe de réflexion indépendant fondé à l’École normale supérieure se base sur les réactions officielles des chefs d’État et ministres des Affaires étrangères. « Il est assez rare d’assister à des événements qui sont clairement prioritaires pour tous les pays du monde », souligne auprès du Télégramme Gilles Gressani, président du Groupe d‘ études géopolitiques et directeur de la revue. « Cela permet de scruter quelque chose de difficile à voir : qu’en est-il des équilibres mondiaux après la pandémie de covid-19 ? »
En regardant rapidement, on se dit qu’il n’y a pas grand-chose qui a changé
Au premier regard, cette carte semble rappeler les puissances de la Guerre froide, avec deux blocs est et ouest marqués. « Mais en observant de façon plus précise, on découvre certains constats plus surprenants », relève Gilles Gressani. L’analyste souligne, notamment, « la présence russe » que l’on « voit de façon plus claire » sur le continent africain. Également, « l’Inde et le Pakistan ont la même position. Or, historiquement, ces pays ont rarement des postures convergentes. » En filigrane, ces positions rappellent que ce qui se passe sur le sol européen s’inscrit dans des logiques plus larges, et notamment le rapport de la Russie à l’Asie et la position de la Chine dans l’équilibre mondial.
Les réactions de plusieurs alliances supranationales
?Pour une observation plus complète, il est également utile de relever les positions exprimées officiellement par des alliances supranationales.?
Le conflit déclenché par la Russie en Ukraine « doit s’arrêter maintenant », a imploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après une réunion en urgence du Conseil de sécurité. « Président Poutine, au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie ! », a lancé le chef des Nations unies.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce vendredi soir pour voter sur un projet de résolution des États-Unis et de l’Albanie condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et lui réclamant un retrait immédiat de ses troupes. Ce texte est voué à l’échec, Moscou disposant d’un droit de veto.
Condamnation claire, du côté de l’Union européenne. « Nous condamnons fermement l’attaque injustifiée de l’Ukraine par la Russie. En ces heures sombres, nos pensées vont à l’Ukraine et à ses femmes, hommes et enfants innocents qui font face à cette attaque non-provoquée et craignent pour leurs vies », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont pris des sanctions « massives » contre la Russie dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports. « Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent », a promis la présidente de la Commission.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a condamné l’« attaque téméraire et non provoquée » de la Russie contre l’Ukraine, avertissant qu’elle mettait en péril d’« innombrables » vies. « L’Otan fera tout ce qu’il faut pour protéger et défendre tous les alliés », a-t-il ajouté.
L’Union africaine, qui regroupe 55 États d’Afrique, n’a pas officiellement condamné l’invasion russe, mais a exprimé son « extrême préoccupation » dans un communiqué. L’Union africaine (UA) a appelé à un « cessez-le-feu immédiat », estimant que la situation risquait de dégénérer en « un conflit planétaire ».
Sur le continent asiatique, plusieurs chefs de gouvernement, notamment en Malaisie et au Cambodge, ont appelé à une déclaration conjointe de l’Asean, une importante alliance économique de l’Asie du Sud-Est?. Ces réactions sont d’autant plus suivies que la Chine ne condamne pas l’invasion russe : le pays « comprend les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité », a réagi le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.
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