D’Avril à Juillet 1994, près d’un million de personnes ont été tuées dans le génocide des Tutsi du Rwanda.
Durant une centaine de jours, tout un pays a sombré dans l’horreur absolue.
On dit que ce génocide a été le plus rapide de l’histoire.
Effectivement, les bourreaux ont montré une rapidité d’exécution sans précédent.
En seulement cent jours, l’État génocidaire a embarqué dans sa campagne meurtrière, des centaines de milliers d’hommes et de femmes mais aussi des enfants.
En une centaine de jours, ils ont réussi à transformer tout un pays en un cimetière à ciel ouvert.
Sur une courte période de cent jours, des personnes ont vu leurs familles entières sauvagement exterminées.
Elles ont perdu leurs amis, leurs voisins, leurs collègues.
Mais également pendant ces interminables cent jours, des femmes, des hommes et des enfants ont vécu un enfer sans fin.
Terrés dans les marais, planqués dans des faux plafonds, réfugiés dans des abris qui n’en étaient pas, traqués comme des animaux par une horde de tueurs, ils ont vécu cent jours cruellement longs.
Quand on est à la merci de son bourreau, quand on vit la peur au ventre jour après jour, cent jours deviennent cent ans.
Quand on a que des pierres et des bâtons, face aux balles et aux grenades, cent jours durent une éternité.
Durant ces cent jours, le Rwanda était coupé du monde, figé dans les ténèbres d’une nuit qui n’en finissait pas.
Exterminer les Tutsi jusqu’au dernier, jusqu’à l’enfant à naître, c’était le plan de la machine génocidaire.
Mais vingt-cinq ans plus tard, les survivants de ce cauchemar sans9
sont là pour dire qu’ils sont bel et bien vivants.
Vivants et forts, malgré les séquelles et les traumatismes.
Vivants et forts, malgré le manque des êtres chers qui ne sont plus là.
Vingt-cinq ans plus tard, de la mémoire des disparus subsiste un souffle de vie, une vie qui persiste envers et contre tout, une vie qu’aucun obstacle ne pourra jamais détruire!
Anita Munyaneza
7 avril 2019
Commentaires récents