La forêt de Nyungwe au Rwanda
Par Boris Ngounou
Si rien n’est fait, la forêt du bassin du Congo pourrait bientôt émettre beaucoup plus de CO2 qu’elle n’en capte. Selon les résultats d’une étude scientifique menée dans les forêts tropicales africaine et américaine, la mortalité excessive des arbres, provoquée par la sècheresse et l’action de l’homme, libère une quantité considérable de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Une quantité de gaz qui sera bientôt supérieure à celle absorbée par les forêts, mettant ainsi en péril, les accords de Paris sur le climat.
C’est une étude qui vient changer la perception que l’on avait jusqu’ici des forêts montagnardes d’Afrique. Des chercheurs britanniques et rwandais ont évalué les capacités d’absorption de 44 forêts de montagne dans 12 pays africains. Il ressort de cette étude que le potentiel des forêts montagnardes africaines serait, en réalité de 150 tonnes par hectare, soit deux fois plus que l’analyse des climatologues. Dans un rapport publié en 2019, les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) donnaient un stockage d’environ 89 tonnes par hectare pour les forêts africaines.
« Si les forêts africaines captent autant de carbones, il se pourrait que ce soit grâce aux éléphants et autres herbivores. En effet, les animaux de grandes tailles mangent les herbes hautes, laissant ainsi de grands espaces pour que poussent les gros arbres. Cependant, il faudra des études plus poussées pour en avoir la certitude » explique Aida Cuni-Sanchez, écologiste des forêts tropicales de l’Université de York au Royaume-Uni.
Les forêts de montagne sont toutefois menacées en Afrique
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