Cette année, certaines initiatives architecturales auront un impact durable une fois achevées. Parmi ces architectures, il y a le « Rwanda Institute for Conservation Agriculture de Gashora à Bugesera, par MASS Design Group
Où que nous soyons, nous sommes entourés de bâtiments, et donc de design : habitations, lieux de restauration, de travail, de loisirs, de culte… Depuis le début de la pandémie, il y a bientôt deux ans, il y a eu plusieurs changements dans la pratique architecturale : des collectifs tels que Design Advocates ou WIP Collaborative ont décidé de soutenir des communautés sous-représentées et de s’aider mutuellement, par exemple. Le design écologique, autrefois simplement tendance, est, lui, devenu un vrai sujet – pris au sérieux –, notamment le carbone incorporé (en raison des pénuries causées par l’état d’urgence, la production, les matières et la main-d’œuvre locales sont très demandées). Et les confinements successifs ont clairement mis en exergue la crise mondiale du logement. En se penchant enfin sur ces problèmes sociaux, l’architecture a adopté une approche plus réfléchie. Si les solutions ne sont pas encore arrivées à maturité, cette crise mondiale a suscité une curiosité nouvelle sur les moyens que l’industrie peut utiliser pour les atteindre. Les problèmes de taille exigent des solutions multidisciplinaires de grande envergure. Ces 12 édifices inspirants nous aident à entrevoir un tel avenir.
Le Rwanda Institute for Conservation Agriculture à Gashora, Bugesera, Rwanda, par MASS Design Group
L’année prochaine, la Howard G. Buffett Foundation, organisation œuvrant pour des changements dans la médiation des conflits, la pénurie alimentaire et la sécurité dans les communautés marginalisées, verra son campus universitaire et de recherches pour le nouveau Rwanda Institute for Conservation Agriculture (RICA) réalisé par l’organisation à but non lucratif MASS Design Group dans le district de Bugesera, un lieu sujet à la sécheresse. C’est aussi un district qui a perdu la moitié de sa population pendant le génocide rwandais de 1994, et qui est aujourd’hui confronté à une nouvelle crise : alors que le nombre d’habitants doit doubler au cours des trente prochaines années, la région ne dispose pas des capacités agricoles suffisantes pour nourrir tout le monde. Avec le soutien du gouvernement rwandais, RICA a été imaginé, conçu, aménagé, planifié et construit par MASS comme un complexe autosuffisant en énergie et sans émissions de carbone. Composé de jardins, de logements, de salles dédiées à l’éducation, d’espaces de stockage et de traitement, il permettra à ses futurs étudiants de prendre à bras le corps ce problème de pénurie alimentaire. Il abritera le plus grand champ photovoltaïque du pays, et tous les matériaux de construction (ainsi que 90% de la main-d’œuvre) proviennent de la région. Le campus est organisé autour de la théorie « One Health », selon laquelle la santé animale, la santé écologique et la santé humaine sont interconnectées. Une fois terminé, le projet sera le tout premier exemple du genre.
Les 11 autres projets d’architecture les plus attendus en 2022 sont les suivants :
Le Sandy Hook Memorial à Newtown, Connecticut, par SWA Group
Ce memorial de 7000 mètres carrés, a été conçu en hommage aux 26 victimes de la tuerie de l’école primaire Sandy Hook sera installé sur un site de deux hectares à Newtown, dans le Connecticut, USA. Il s’inscrit dans une démarche visant à « reconnaître que le processus de guérison ne prend jamais fin, mais se poursuit et évolue », explique Daniel Affleck. Formé de trois éléments – un réseau de sentiers circulaires, un bassin central en granite gravé des noms des victimes et un jeune sycomore, permettant ainsi aux visiteurs de choisir leur parcours de recueillement, invite à la commémoration, à la réflexion et à la contemplation silencieuse au contact de la nature.
La tour Merdeka 118 à Kuala Lumpur, en Malaisie, par Fender Katsalidis
Actuellement deuxième plus haut gratte-ciel au monde, le Merdeka 118 de Kuala Lumpur, en Malaisie, est construit sur l’un des sites historiques les plus importants de la capitale. Cette tour à vocation résidentielle, commerciale et hôtelière – sera composée de 118 étages une fois terminée, pour une hauteur de 678 mètres, flèche comprise. Elle possèdera également une plateforme d’observation sur deux niveaux, la plus haute de toute l’Asie du Sud-Est.
Le Nanjing Zandai Himalayas Centre à Nankin, en Chine, par MAD Architects
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Ancienne capitale de la Chine, aujourd’hui mégalopole de 9,3 millions d’habitants, Nankin accueille aujourd’hui le nouveau Zandai Himalayas Centre, un complexe polyvalent s’étendant sur 560 000 mètres carrés et constitué de tours, d’immeubles à faible densité, de sentiers et d’espaces verts publics.
La bibliothèque Far Rockaway Library dans le Queens, à New York, par Snøhetta
Les habitants de Far Rockaway, dans le Queens, une nouvelle bibliothèque publique de 1600 mètres carrés ouvrira ses portes cette année sur le site de l’ancienne bibliothèque. L’entrée forme un triangle tandis qu’un atrium en forme de pyramide inversée apporte de la lumière aux salles centrales.
Le National Museum d’Oslo, par Kleihues + Schuwerk
Le plus grand musée de Scandinavie, de 54 000 mètres carrés, réalisé par des architectes allemands, ouvrira ses portes en juin prochain. C’est une structure qui réunit quatre musées en un et qui abritera plus de 400 000 objets une fois le projet achevé.
Il rassemble deux bâtiments, créant ainsi une entrée qui permet aux visiteurs d’atteindre un parc à sculptures. Son volume le plus haut est un hall en albâtre qui brille de l’intérieur la nuit. Ses autres façades sont couvertes d’ardoises norvégiennes et le chêne est le matériau privilégié pour ses intérieurs. Conçu pour réduire les émissions de 50% par rapport à une structure de référence similaire, le projet est un pilote du programme de construction durable FutureBuilt de la ville d’Oslo.
Le Fotografiska Museum à Berlin, par Herzog & de Meuron
Le centre d’art photographique suédois Fotografiska est en pleine expansion avec l’ouverture de trois nouvelles branches jusqu’en 2023, qui feront de lui le plus grand musée privé du monde sur plusieurs critères : nombre de sites, nombre d’expositions présentées par an et superficie intérieure. Le premier de ces nouveaux musées est un projet de « réutilisation adaptative » à Berlin qui ouvrira à l’automne prochain.
Installé dans un ancien grand magasin du quartier juif datant de 1908, l’espace s’étendant sur six étages et 5400 mètres carrés bénéficiera d’une extension de la toiture de forme pyramidale, accueillera trois étages dédiés aux expositions, une salle d’événements, un restaurant, un café, une boulangerie, un salon, une boutique de souvenirs et un bar en rooftop, et aura droit à un rafraîchissement total après plusieurs décennies d’abandon.
Le Museum of Broadway à New York, par Paul Bennett Architects
Grâce au cabinet local Paul Bennett Architects, à la productrice Julie Boardman, nommée quatre fois aux Tony Awards, et à Diane Nicoletti de l’agence Rubik Marketing spécialisée dans l’expérience à 360°, le tout premier musée dédié à Broadway ouvrira sur West 45th Street l’été prochain. Le cabinet new-yorkais transforme un ancien immeuble de bureau en un espace interactif sur plusieurs niveaux, qui racontera l’histoire de Broadway, dévoilera des secrets sur les spectacles les plus populaires et célèbrera les lieux où les comédies musicales et pièces de théâtre prennent vie.
La tour Mata Atlantica dans la Cidade Matarazzo à São Paulo, au Brésil, par Jean Nouvel
A São Paulo, un exemple de design de luxe durable à l’échelle mondiale, qui est une tour de 93 mètres de haut pour accueillir l’hôtel cinq étoiles Rosewood São Paulo, ses appartements et ses équipements, dont une salle de sport, un spa et un penthouse privé. En référence à la forêt brésilienne du même nom –, elle est un véritable fleuron écologique. Cette forêt verticale construite avec une structure de caillebottis en bois local prouve que bâtir en hauteur et vivre dans le luxe ne signifie pas forcément construire tout en verre. L’idée est de donner l’impression que le « la tour a été envahie par la nature du parc Matarazzo qui l’entoure.
Le pavillon dédié à Richard Serra au Glenstone Museum, Potomac, dans le Maryland, par Thomas Phifer et Richard Serra
Le bâtiment du Glenstone Museum, qui est dédié à un seul artiste, Richard Serra. Dans ce parc naturel et campus de 120 hectares, Thomas Phifer a collaboré avec Richard Serra pour imaginer une structure de béton minimaliste qui abritera l’une des plus récentes sculptures de grande dimension de l’artiste, ainsi qu’un nouveau site extérieur prévu pour accueillir deux autres œuvres : Sylvester (2001), et Contour 290 (2004), toutes deux en acier. Un sentier mènera à une porte unique permettant d’accéder au pavillon de 370 mètres carrés, lequel sera fait de panneaux de béton préfabriqués, dans une esthétique semblable aux précédents designs de Thomas Phifer pour le musée.
L’Ecole des beaux-arts Bezalel à Jérusalem, Israël, par SANAA
En haut d’une colline de la ville Jerusalem, un nouveau campus ouvert de 45 000 mètres carrés prend forme à l’École des beaux-arts Bezalel. L’enceinte réunissant neuf départements universitaires, des bureaux administratifs, des galeries, un magasin et une cafétéria se compose de murs de verre et de dalles de béton empilées qui établissent des liens visuels entre les différents espaces et activités au sein du bâtiment de six étages, dans l’espoir de stimuler la collaboration pluridisciplinaire. La lumière naturelle pénètre par le haut et par les côtés, s’infiltrant même jusqu’à la partie centrale de l’édifice.
Une fois achevée en octobre prochain, l’École (fondée en 1906, ce qui fait d’elle le plus ancien établissement éducatif d’Israël) accueillera 2500 étudiants et permettra de revitaliser le centre historique de Jérusalem.
Abrahamic Family House à Abou Dhabi, par Adjaye Associates
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