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Troupes burundaise sur le terrain

Vendredi et samedi dernier, des hommes en uniforme de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) ont traversé la rivière Rusizi séparant le Burundi et la RDC. Selon la société civile dans la plaine de la Rusizi et des habitants de différentes groupements, il s’agit de militaires burundais qui vont pourchasser des rebelles du groupe armé Red Tabara. (SOS Médias Burundi)

Les premiers éléments ont été aperçus dans la localité de Nyamunindi, dans le groupement de Runingu et au village de Kibanga situé à Lemera. C’est dans la chefferie des Bafulero. « Quand nous les avons vus,ils se dirigeaient vers les hauts plateaux des groupements de Kigoma et Lemera », disent des sources locales.
La société civile dans la plaine de la Rusizi affirme avoir reconnu des éclaireurs de ces hommes soupçonnés d’être des militaires burundais. « Nous les avons observés traverser la rivière Rusizi. Ils étaient attendus sur le sol congolais par des miliciens Maï Maï des factions Kijangala et Buhirwa. Il y avait aussi des combattants du groupe Gumino du colonel Nyamusaraba. Et d’ailleurs ils sont visibles ensemble en très grand nombre dans les montagnes de Lemera », dit un responsable de la société civile locale.
Des informations non encore vérifiées, mais confirmées par des sources au sein des Maï Maï indiquent que « les militaires burundais sont venus pourchasser des rebelles de Red Tabara dont les positions sont installées à Kitoga, Bibangwa et Marimba (toujours Uvira dans le Sud-Kivu) ».
Des habitants de Kigoma joints par SOS Médias Burundi estiment que les combats entre ces hommes en uniforme de la FDNB et les rebelles de Red Tabara peuvent éclater à n’importe quel moment. « Nous avons vu plusieurs combattants de Red Tabara se préparer. En tout cas,ils sont plus que prêts à affronter leurs adversaires. Maintenant ils ont surtout concentré leur présence à Kifuni », témoignent-ils.
Les responsables des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) à Uvira eux, disent ne pas être au courant de ces informations.
Le porte-parole de l’armée burundaise a toujours nié les informations faisant état de la présence des éléments de la FDNB sur le territoire congolais les qualifiant de « rumeurs » propagées dans le but de « ternir l’image de notre armée et pays ».
Mais des rapports des experts de l’ONU disent le contraire. Ils affirment que l’armée burundaise a souvent fait des incursions sur le territoire d’Uvira à la poursuite des rebelles de Red Tabara depuis fin 2018.
Que s’est t-il passé entre l’armée burundaise et l’armée congolaise ?
Selon les informations que nous avons, les forces armées de la RDC ont tué dix militaires en uniformes de forces burundaises selon le bilan fourni par l’armée congolaise après des affrotements survenus dans le sud-est du pays.
Les autorités burundaises continuent de nier la mort de dix militaires burundais en territoire congolais. Selon le porte parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratiza, ce sont des corps de dix rebelles burundais issus de l’armée, auteurs du coup de force manqué de mai 2016. Une version démentie par l’opposition en exil, qui parle de corps de milices des jeunes du parti au pourvoir. Les Imbonerakure accompagnés de quelques militaires auraient tenté de pourchasser des éléments armés dans l’est de la RDC. C’est en ce moment que les forces armées de la République démocratique du Congo ( FARDC ) ont ouvert le feu, tuant officiellement dix personnes. Selon Léonard Nyongoma, opposant et ancien rebelle burundais du Conseil national de la défense et de la démocratie – CNDD, Bujumbura ne veut pas reconnaître que ce sont des Imbonerakure qui ont été tués.
«  Ils ont subi une frappe très forte de la part de l’armée congolaise. Ils prétendaient poursuivre des combattants, qu’ils appellent rebelles burundais au Congo. Peut être ils n’avaient pas informé ou demandé l’autorisation des autorités congolaises. Ce n’était même pas des miliataires burundais, on dit que ce sont des Imbonerakure principalement… »
L’armée congolaise a t-elle été surprise par cette incursion armée ?
De source bien informée jointe à Bukavu par la Deutsche Welle, le commandant en chef des FARDC était en mission en dehors de la zone. Son adjoint n’étant pas au courant d’un quelconque accord tacite entre Bujumbura et Kinshasa, en matière de poursuite des rebelles burundais sur le territoire de la RDC par l’armée burundaise, aurait donc autorisé la réplique fatale, qui a tué dix militaires burundais. Nous n’avons cependant pas pu vérifier cette autre version auprès du porte parole de l’armée congolaise. Léon Richard Kasonga n’a pas souhaité s’exprimer – malgré nos demandes à ce sujet.
Pourquoi les autorités burundaises ne communiquent pas largement sur cet incident ?
Bujumbura fait face à un dilemme: reconnaître que ce sont effectivement des soldats de l’armée régulière qui ont été massacrés par des forces armées d’un pays allié. Ce qui pourrait faire apparaître une faille dans les accords de coopération militaire entre Kinshasa et Bujumbura. Alors que la cohabitation est difficile avec l’autre le voisin rwandais, Bujumbura préfère parler de rebelles tués. Comme nous le souligne cet habitant joint à Bujumbura:
Côté Congolais, ces événements surviennent en pleine crise politique. Les FARDC essaient de contrôler – sans succès – les mouvements rebelles qui pullulent dans l’est du pays. Selon un officier supérieur congolais, les militaires burundais pourchassent les rebelles burundais des Forces nationales de libération, des rebelles hutus hostiles au gouvernement de Bujumbura.
Le président Évariste Ndayishimiye a demandé aux forces de l’ordre et de sécurité de rester
« vigilants face aux actes terroristes de Red Tabara », affirmant que « Red Tabara collabore avec les ADF basés dans l’est du Congo ».
Violents affrontements entre l’armée et des miliciens dans les plateaux du Sud-Kivu
Des affrontements entre les forces armées congolaises et une coalition de groupes armés -dirigée par un officier dissident- ont éclaté, lundi, dans les plateaux du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté des sources militaires sans donner de bilan.
Les miliciens de la coalition Gumino-Twigwaneho, dirigée par le colonel déserteur Rukundo Makanika, se sont emparés de la localité de Kamombo, dans les hauts plateaux de Fizi (territoire du Sud-Kivu) après le déploiement des forces congolaises, ont indiqué les autorités.
« C’est aux environs de 4 heures de ce matin que nos forces qui sont à Kamombo ont été attaquées. Les combats se poursuivent mais Kamombo est sous contrôle de l’ennemi qui a attaqué avec une grande force après avoir reçu des renforts”, a déclaré à l’Agence Anadolu le colonel André Ekembe, chef de 121e bataillon de l’armée congolaise dans la région.
“Les combats s’intensifient et nous comptons prouver notre ascendance sur les miliciens d’ici quelques heures”, a-t-il affirmé. Des centaines d’habitants de Kamombo et ses environs ont fui les violences et se sont réfugiés dans la localité Mikenge, a déclaré à Anadolu Espoir Ebondo, président de la société civile de Mikenge où l’armée dispose d’une base.
Un officier supérieur de l’armée congolaise “qui a voulu mener la résistance a été tué par les miliciens”, a ajouté la même source.
Kamombo est un ancien QG des hommes du colonel Michel Makanika, aujourd’hui à la tête de la coalition rebelle “Twirwaneho” qui assure la défense des populations Munyamulenge. L’armée congolaise avait conquis la localité de Kamombo en août dernier après plusieurs mois des combats.
La coalition « Twirwaneho » (défendons – nous ) et « Ngumino » (« nous restons là », en kinyamulenge) est composée de miliciens membres de la communauté banyamulenge. Ces groupes armés ont été rejoints par le colonel Michel Rukundo Makanika qui a déserté l’armée début 2020 avec un groupe de militaires.
Cette coalition est accusée par l’armée congolaise de recourir régulièrement aux soutiens des Forces nationales de libération du Burundi, la principale rébellion burundaise présente dans l’est congolais où une centaine de groupes armés sont actifs depuis des décennies.
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