Claude Muhayimana
Par RFI
Le Franco-Rwandais Claude Muhayimana est jugé depuis ce lundi devant la cour d’assises de Paris pour « complicité » de génocide et crimes contre l’humanité lors du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994.
La première journée d’audience a démarré par le tirage au sort qui a permis de constituer le jury de cette cour d’assises, à savoir neuf personnes civiles et trois magistrats. Puis, les débats se sont ouverts de manière très générale.
En 1994, Claude Muhayimama était employé d’un établissement de tourisme public rwandais gérant l’hôtel Guest House à Kibuye, sur les rives de l’immense lac Kivu. Il est accusé de « complicité » de génocide et de crimes contre l’humanité pour avoir « aidé et assisté sciemment » des militaires et des miliciens en assurant à plusieurs reprises leur transport sur les lieux de massacres dans la préfecture de Kibuye, les collines de Karongi, Gitwa et Bisesero (ouest), où des dizaines de milliers de personnes ont été exterminées dans des conditions effroyables.
Claude Muhayimama Muhayimana, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010. Il avait été arrêté à Rouen, où il vit, en 2014, un an après l’ouverture d’une enquête initiée par une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui lutte contre l’impunité et la présence en France de présumés génocidaires rwandais.
Écharpe autour du cou, bras croisés, Claude Muhayimama comparaît libre. Il n’est pas assis dans le box des accusés, mais sur une chaise placée à côté de ses avocats, à quelques mètres seulement des avocats des parties civiles. Lorsque le président de la cour lui demande de décliner son identité, Claude Muhayimana s’exprime d’une voix assurée. « C’est un homme ordinaire, un Monsieur tout le monde qui s’est retrouvé dans le chaos », souligne l’un de ses avocats, Me Philippe Meilhac. « Il a agi en conscience, il va s’en expliquer », poursuit cet avocat qui décrit son client comme une « personne fatiguée ».
Pour les parties civiles, ce procès est important. « Tous les maillons du mécanisme de la chaîne qui ont conduit au génocide sont importants, il n’y a plus d’échelons », insiste Me Richard Guisagara, un des avocats des parties civiles.
Au total, 50 témoins sont appelés à comparaître. Une quinzaine seulement ont pu faire le déplacement. Les autres participeront en visioconférence, depuis le Rwanda, le Cameroun ou encore le Malawi. Ce procès doit durer un mois, jusqu’au 17 décembre 2021.
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