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D’immenses files d’attentes aux stations-service bloquent la circulation dans les grandes villes du Nigeria depuis plus d’une semaine. (Afolabi Sotunde/REUTERS)
Par Pierre Demoux

Depuis plus d’une semaine, les principales villes du pays sont bloquées par des pénuries de carburant, après l’importation d’une grande quantité d’essence frelatée. Une situation qui illustre les failles du premier producteur de pétrole d’Afrique.

Depuis plus d’une semaine, les rues de Lagos, Abuja et des principales villes du Nigeria sont engorgées par des embouteillages et d’immenses files d’attente aux stations-service. Le pays subit une pénurie de carburants après l’importation par des négociants d’une grande quantité d’essence frelatée. Contenant une trop forte dose de méthanol, celle-ci est inutilisable pour les véhicules.
La compagnie pétrolière nationale NNPC a entrepris de retirer ce carburant contaminé des différents réseaux de stations-service, qui se retrouvent ainsi vidés de leurs stocks, créant un afflux dans les rares établissements fonctionnant encore. Les autorités ont annoncé mercredi un réapprovisionnement d’urgence pour débloquer la situation, et la NNPC promet un retour à la normale d’ici quelques jours.
Dépendance aux importations
Bien que premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria doit importer la majorité de son carburant, car les quatre raffineries du pays ne fonctionnent pas ou bien en-deçà de leur capacité. « Une triste ironie », tacle le journal nigérian « Vanguard ». « Le Nigeria est le seul membre de l’Opep à souffrir d’un manque de capacités de raffinage. L’utilisation de carburants de mauvaise qualité est l’un des nombreux prix à payer de notre dépendance aux importations. »
Le quotidien souligne que cette faiblesse des infrastructures dure depuis des années et alimente un système où des négociants s’approvisionnent en « essence et diesel auprès de raffineries étrangères, majoritairement européennes, qui leur vendent des produits de qualité inférieure ».
Cette crise risque d’avoir un impact sur toute l’économie du pays en causant un pic d’inflation, déjà à 15,9 %, alors que 39 % des 220 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté de 1,90 dollar par jour. Elle pourrait aussi tendre un peu plus le marché du pétrole car la NNPC va devoir importer rapidement d’importantes quantités pour reconstituer ses stocks.
 
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