Alors que le procès de Paul Rusesabagina, l’hôtelier rendu célèbre par le film de 2004 «Hotel Rwanda» se poursuit, certains de ses partisans américains les plus virulents pourraient bientôt se trouver en danger juridique.
Le 27 mai 2009, le tribunal de district fédéral de Dallas, au Texas, a condamné cinq membres de la Holy Land Foundation à des peines allant de quinze à soixante-cinq ans de prison pour « soutien matériel au Hamas, une organisation terroriste étrangère ».
Alors que l’organisation caritative détournait de l’argent pour soutenir le terrorisme, elle a déclaré à ses partisans qu’elle cherchait à « mettre en œuvre des solutions pratiques à la souffrance humaine grâce à des programmes humanitaires qui ont un impact sur la vie des populations défavorisées, déshéritées et déplacées souffrant de catastrophes naturelles ou causées par l’homme ».
Beaucoup dans les communautés universitaires, militantes et même diplomatiques les croyaient. L’organisme de bienfaisance s’attaquait aux crédules, mais les preuves qui ont été présentées contre elle, étaient accablantes.
La loi américaine sur le soutien aux groupes terroristes désignés est claire. 18 US Code § 2339B déclare que «Quiconque fournit sciemment un soutien matériel ou des ressources à une organisation terroriste étrangère, ou tente ou conspire à le faire, sera condamné à une amende sous ce titre ou emprisonné pour plus 20 ans, ou les deux, et, si cette aide occasionne la mort d’homme, cela entraîne une peine d’emprisonnement de plusieurs années ou une peine à vie. »
Alors que le procès de Paul Rusesabagina, l’hôtelier rendu célèbre par le film de 2004 «Hotel Rwanda» se poursuit, certains de ses partisans américains les plus virulents pourraient bientôt se trouver en danger juridique.
Quel que soit l’héroïsme que Rusesabagina a affiché à l’Hôtel des Mille Collines au Rwanda – sa représentation par Hollywood fait l’objet de débats – les preuves suggèrent que ses efforts ultérieurs pour tirer parti de sa renommée au pouvoir ont franchi la ligne du soutien au terrorisme. Se concentrer sur ses actions d’il y a un quart de siècle à l’ »Hôtel Rwanda », à l’exclusion de méfaits qu’il a commis entre temps, n’est que du journalisme paresseux.
Certains journalistes ont proposé une perspective plus large et plus approfondie. Joshua Hammer, par exemple, qui, en 1994, avait couvert le génocide contre les Tutsi au Rwanda a publié un article complet dans le New York Times Magazine au début du mois. Il retrace l’évolution de Rusesabagina et fait allusion à la naïveté sinon au cynisme de ses partisans: ni Kitty Kurth, conseillère principale en communication et stratégie de la Fondation Hotel Rwanda Rusesabagina (HRRF), ni Brian Endless, professeur à l’Université de Loyola et conseiller principal pour la Fondation, ont apparemment jamais été au Rwanda. Cependant, tous deux amplifient les complots de Rusesabagina sur un génocide contre les Hutu qu’ils accusent le président du Rwanda Paul Kagame d’orchestrer. Alors que ce génocide n’a jamais été canstaté.
La HRRF, quant à elle, a, comme la Holy Land Foundation, été notoirement opaque. Il n’y a aucune preuve qu’elle ait mené des activités caritatives au Rwanda (ou ailleurs). Selon la base de données à but non lucratif ProPublica, l’année dernière, le HRRF a déposé une déclaration de revenus auprès de l’Internal Revenue Service, en 2013. Cette preuve montre que Rusesabagina a transféré de l’argent aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda désignées par les États-Unis et l’ONU, comme terroriste. Ceci soulève des questions sur l’origine de ces fonds et sur le rôle que cette fondation de bienfaisance qui appartient à Rusesabagina a joué auprès des organisations terroristes.
Ces preuves, remontent à une décennie et ont conduit à l’interrogatoire de Rusesabagina en Belgique, et elles sont une raison suffisante pour que tout conseiller ou officier du HRRF demande un audit en profondeur.
Dans le Daily Beast, Carine et Anaïse Kanimba ont réprimandé l’administration Biden pour ne pas avoir obtenu la libération de Rusesabagina, mais il est révélateur qu’elles ne contestent pas les preuves présentées contre leur père telles que les transferts d’argent ou ses appels à l’action militaire. «Notre famille vit et respire l’américain», ont-ils écrit. «Nous sommes une famille de foi et de service née des cendres du chagrin – et nous connaissons la dynamique démocratique que chérissent la famille et l’administration Biden.»
La base de la démocratie, cependant, est la primauté du droit, et cela n’inclut certainement pas l’utilisation des États-Unis comme bouclier contre le financement du terrorisme. C’est une leçon que les financiers de la Holy Land Foundation ont apprise et cela pourrait très bien être la prochaine étape après la fin du procès de Rusesabagina. Les victimes de la terreur au Rwanda, dont une grande partie ces dernières années aurait été financée par Rusesabagina et les personnes jugées à ses côtés, ne méritent rien de moins.
Article de Michael Rubin qui est est un chercheur résident à l’American Enterprise Institute et un auteur fréquent pour « The National Interest ». Traduit de l’anglais
Commentaires récents