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Dans sa revendication des attaques du 16 novembre,
l’EI a déclaré que l’Ouganda était engagé dans une guerre contre lui.
Par Mina Al-Lami, BBC Monitoring

La semaine dernière, le groupe État islamique (EI) a revendiqué ses premiers attentats suicides en Ouganda, un mois seulement après le début de ses activités dans le pays.

Le groupe a revendiqué ces attaques par l’intermédiaire de sa branche de la province de l’État islamique en Afrique centrale (en abrégé ISCAP), qui opère également en République démocratique du Congo (RDC) voisine ainsi qu’au Mozambique.
Les autorités locales ont imputé ces attaques aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe islamiste ougandais qui a prêté allégeance à l’EI et opère sous la bannière de l’ISCAP.
Si l’EI n’a pas menacé l’Ouganda de manière notable par le passé, son intérêt soudain pour le pays n’est pas surprenant compte tenu du lien avec l’ADF. Mais cela soulève la question suivante : pourquoi maintenant ?
Les autorités et les médias en Ouganda et en RD Congo attribuent toujours les attaques revendiquées par l’EI sur leur territoire aux membres de l’ADF, omettant généralement de mentionner le lien avec l’EI. De son côté, l’EI ne fait jamais référence à l’ADF dans ses communiqués.
L’ADF est née en Ouganda dans les années 1990, mais ses membres ont été repoussés au début des années 2000 vers les zones frontalières de l’est de la RD Congo, où ils sont largement actifs depuis lors. Leurs liens avec l’EI semblent avoir été consolidés en 2019. C’est à ce moment-là que l’EI a revendiqué ses premières actions dans la région de Beni en RD Congo en avril de la même année et, déclarant ainsi la création de la branche RDC de l’ISCAP.
En mars, les États-Unis ont inscrit les Forces démocratiques alliées (ADF), sur la liste des « organisations terroristes » en raison de leurs liens avec l’EI.
Les attaques de l’EI en Ouganda
L’EI a revendiqué des attaques en Ouganda au nom de sa branche ISCAP

 

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L’EI a jusqu’à présent revendiqué un total de trois attaques en Ouganda, toutes dans la capitale Kampala.
La première, l’explosion d’un engin explosif improvisé « à l’intérieur » d’un poste de police le 7 octobre, a selon l’EI fait des blessés.
Le 23 octobre, une explosion a été provoquée par un engin explosif déposé dans un restaurant d’un quartier commercial populaire de la capitale. Une serveuse a été tuée.
La troisième, composée de deux attentats-suicides distincts perpétrés par trois assaillants, a frappé près du commissariat central et du Parlement le 16 novembre. Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que les kamikazes étaient des membres de l’ADF et les a qualifiés de « porcs ».
Il est possible que l’EI ait compté ses attentats-suicides du 16 novembre comme deux attaques distinctes, portant le total à quatre attaques en Ouganda. Il se peut également que la quatrième attaque fasse référence à l’attentat suicide perpétré contre un bus le 25 octobre près de Kampala, dans lequel seul le kamikaze aurait été tué, mais pour lequel aucune revendication individuelle n’a été émise. Les autorités ougandaises ont déclaré que le kamikaze était un membre des ADF.
Tuer ou blesser des « chrétiens »
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Dans toutes ses revendications, l’EI a déclaré que les attaques visaient le gouvernement ougandais « croisé » et ses forces de police.
En revendiquant ces attaques, l’EI s’est également réjoui d’avoir tué ou blessé des « chrétiens » et d’avoir visé le parlement ougandais « polythéiste ».
Dans son attaque du 23 octobre contre un restaurant, le groupe a justifié l’explosion en disant qu’elle visait un « bar » fréquenté par « des membres et des espions du gouvernement croisé ougandais ».
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Une infographie de l’EI vantant l’activité de sa branche ISCAP
Le 18 novembre, l’EI a publié une infographie vantant l’activité de sa branche ISCAP
Avant ces attaques, l’Ouganda ne figurait pas en bonne place dans les communiqués ou les menaces de l’EI. Tout en revendiquant les attaques du 16 novembre, l’EI a souligné que l’Ouganda faisait « partie des États qui participent à la guerre contre l’EI en Afrique centrale ».
Dans un communiqué publié le 18 novembre par son hebdomadaire phare, al-Naba, I’EI a déclaré que les attaques suicides « marquent une nouvelle phase dans la guerre entre les moudjahidines et le croisé Ougandais », étant donné, a-t-il répété, le rôle du pays dans la lutte contre les djihadistes en « Afrique centrale ».
L’EI a poursuivi en expliquant que l’Ouganda s’était rendu complice de cette guerre en « envoyant des troupes » en RD Congo pour y combattre les militants de l’EI, « après que l’armée congolaise avait échoué à faire des progrès sur le terrain ».
Pourquoi maintenant ?

Carte de la présence de l’état islamique en Afrique centrale
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L’EI mène des opérations en RD Congo, en Ouganda et au Mozambique sous le nom de Province de ll’Etat islamique en ‘Afrique centrale
Ce n’était qu’une question de temps avant que l’EI, avec ses ambitions djihadistes expansionnistes, ne s’aventure en Ouganda, le pays d’origine du groupe affilié ADF.
D’après les messages de l’EI, il semble que le groupe pense que l’Ouganda a récemment commencé à jouer un rôle actif contre ses affiliés dans l’est de la RD Congo, ou du moins qu’il utilise cette affirmation comme excuse pour cibler l’Ouganda.
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