Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy. © Sipa Press
Par Ludovic Vigogne
L’ex-chef de l’Etat a fait savoir à son successeur qu’il n’avait pas apprécié d’être laissé à l’écart du discours historique de Kigali, en mai. Le Président actuel l’a reçu pour en parler
Nicolas Sarkozy n’a pas apprécié le déplacement d’Emmanuel Macron au Rwanda, le 27 mai. L’ancien Président a peu goûté de n’avoir pas été convié à accompagner son successeur. Il n’a pas aimé ne pas être cité dans l’historique discours prononcé au Mémorial du génocide de Kigali, dans lequel l’actuel chef de l’Etat a reconnu « la responsabilité accablante » de la France dans le massacre des Tutsis par les Hutus en 1994.
« Il a été très surpris par cette attitude », raconte un de ses proches. Durant son mandat, Nicolas Sarkozy s’était particulièrement investi pour retisser les premiers fils d’une réconciliation entre les deux pays. Il s’était rendu à Kigali en 2010 et y avait déclaré que « des erreurs politiques avaient été commises ». Il avait noué à cette occasion un lien privilégié avec son homologue, Paul Kagamé, qui n’a depuis pas cessé (ils se sont encore vus le 18 mai à Paris). Le 5 mai dans Le Point, il avait appelé Emmanuel Macron à se rendre au Rwanda, estimant que « la réconciliation ne pouvait plus attendre ».
Nicolas Sarkozy n’étant pas du genre à garder les choses pour lui, il a, dès le lendemain de la visite présidentielle, fait part de son mécontentement. Emmanuel Macron l’a reçu le 31 mai à l’Elysée. Les deux hommes se sont expliqués franchement. « A Kigali, le Président avait choisi de faire un discours ultra-personnel. Il le lui a dit. Il a été très content de sa discussion avec Nicolas Sarkozy », assure un proche de Macron.
Cet échange a eu lieu alors qu’un autre sujet avait, peu de temps auparavant, beaucoup déplu à Sarkozy. L’ex-patron de la droite n’avait pas apprécié d’être tenu à l’écart des tractations en vue des régionales en Paca entre Renaud Muselier et la majorité présidentielle, qui allaient mettre le bazar chez LR, son parti. Il était notamment très remonté contre Thierry Solère, le conseiller politique de l’Elysée, qui les avait menées. Là aussi, il avait mis au parfum Emmanuel Macron.
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