L’industrie du tourisme a été alimentée par une augmentation du nombre de compagnies aériennes internationales desservant Kigali ces dernières années et par un partenariat entre le transporteur national RwandAir et Qatar Airways.
La première phase de l’aéroport de Bugesera, qui sera détenue à 60 % par le Qatar, devrait être achevée fin 2022, date à laquelle il pourra accueillir plus d’un million de passagers et 150 millions de tonnes de fret par an.
Depuis 2020, les hôtels et les voyagistes ont reçu un soutien gouvernemental sous forme de subventions et de prêts. Alors que l’industrie avait montré des signes encourageants de reprise organique en 2021, l’émergence dévastatrice d’Omicron a porté un nouveau coup dur à l’industrie touristique et hôtelière.
Tout ceci complique les plans du Rwanda pour s’implanter solidement dans l’industrie MICE (réunions, incitations, conférences et expositions). En 2019, le Rwanda a accueilli le deuxième plus grand nombre de conférences de tous les pays d’Afrique (après l’Afrique du Sud), avec de nombreux délégués affluant vers le centre de conférence de Kigali construit en 2016.
Pourtant, l’accent mis récemment par le pays sur l’accueil d’événements sportifs internationaux de haut niveau, même pendant la pandémie, pourrait aider à assurer aux visiteurs que le pays est prêt pour la nouvelle ère du tourisme axé sur la sécurité. Le ministère des Sports a pour mission de faire du Rwanda un candidat de premier plan pour accueillir les grands événements sportifs internationaux.
« L’accueil d’événements fait partie de la stratégie pour attirer les investisseurs en leur offrant l’opportunité de trouver de nouvelles clientèles dans de nouveaux lieux », explique Aurore Mimosa Munyangaju, ministre rwandaise des Sports. « Nous veillons toujours à ce que le secteur privé soit informé des opportunités qui résultent de l’évolution du sport. »
Après avoir accueilli avec succès la NBA / FIBA Basketball Africa League en mai 2021, Kigali a accueilli les championnats internationaux de volleyball masculin et féminin en septembre 2021. Elle va accueillir l’Ironman Triathlon, en août 2022, et les Championnats du monde de cyclisme, en 2025.
« En travaillant avec les ministères du tourisme et de l’équipement, nous avons gagné la confiance des organisations internationales pour l’accueil de grands événements sportifs », déclare le ministre.
Une croissance tirée par les exportations
D’importants investissements sont en cours dans les infrastructures sportives, notamment la modernisation du stade Amahoro en une arène polyvalente pouvant accueillir des compétitions de football, de basket-ball, de volley-ball, et de tennis.
Le nombre de places assises sera porté à 45 000. Le projet de 24 mois est entrepris par la société de construction turque SUMMA, qui a achevé il y a deux ans à peine la Kigali Arena, la plus grande arène couverte d’Afrique de l’Est.
Un autre aspect de l’engagement rwandais dans le sport international est le parrainage par Visit Rwanda des clubs de football Arsenal et Paris Saint-Germain, ce dernier ayant depuis ouvert une académie de formation à Kigali pour les entraîneurs et les joueurs de football.
Le pays a également des ambitions en matière de croissance des exportations tirées par le secteur manufacturier.
Le lancement de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine), dont le Rwanda a été un des principaux soutiens, devrait permettre au pays de capitaliser sur de nouveaux marchés régionaux pour ses produits manufacturés.
Pour permettre l’intégration économique, les réglementations sont harmonisées, les exigences en matière de visas assouplies et les frontières sont ouvertes aux personnes et aux capitaux. Pour le Rwanda, cela signifie augmenter la substitution des importations et augmenter les exportations, en particulier de biens de consommation à rotation rapide, vers les marchés voisins en franchise de droits au Burundi et en RD Congo.
L’espérance de vie au Rwanda est passée de 49 ans à 66,6 ans entre 2000 et 2017, tandis que l’extrême pauvreté a baissé de 40 % à 16 % de la population. De 2014 à 2019, la croissance économique moyenne a été de 9,2 % par an.
Plusieurs projets de fabrication de haut niveau sont à l’étude. Volkswagen a ouvert la première usine automobile du Rwanda en 2018. L’investissement de 20 millions $ a créé 1 000 emplois et devrait répondre à un marché régional en pleine croissance pour les fournisseurs de services de partage de véhicules de type Uber.
L’ouverture de l’une des deux usines africaines de fabrication de vaccins « fill-and-finish » de BioNTech, prévue pour la mi-2022, offre une chance de renforcer la capacité biotechnologique du pays.
Pendant ce temps, les marques de mode sont invitées à adopter le Made in Rwanda, avec des créatifs locaux comme Moses Turahirwa et sa marque de vêtements Moshions qui relèvent le défi.
La modernisation agricole et minière sont également des axes prioritaires du plan 2050. Alors que le Rwanda a dépassé les attentes des plus sceptiques, les prochaines années seront un test majeur pour savoir si le pays peut poursuivre sur sa lancée encourageante.
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