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Le président de la Confédération africaine de football (CAF) Patrice Motsepe
lors de la cérémonie de tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations 2022 à Yaounde (Cameroun)
le 17 août 2021 Daniel Beloumou Olomo AFP

Après de multiples rebondissements, la CAN s’ouvre finalement ce dimanche, au Cameroun. Si la compétition est maintenue, c’est notamment grâce à la pugnacité du nouveau président de la CAF, Patrice Motsepe. Celui qui fêtera ses 60 ans à la fin du mois est classé neuvième fortune d’Afrique, avec un patrimoine estimé à trois milliards de dollars selon le dernier classement du magazine « Forbes ». Un parcours dans le secteur minier, notamment, que rien ne laissait présager. Son portrait signé Charlotte Cosset.

Patrice Motsepe a grandi dans un ghetto de Soweto réservé aux personnes noires. C’était avant la fin de l’apartheid. Sa famille est relativement aisée, elle tient alors un petit commerce.
Il se souvient de cette époque à l’occasion du Youth Connect Africa Summit de 2017 : « Mon père avait l’habitude de nous réveiller à 5h le matin. Nous montions dans un camion et allions acheter des fruits et des légumes au marché de Pretoria. » Patrice Motsepe a toujours été dans les affaires estime-t-il. Derrière le comptoir familial, souvent jusque tard la nuit, il a appris ce qu’est « la profitabilité », raconte-t-il.
Du droit au secteur minier
Lui et ces six frères et soeurs fréquentent des écoles catholiques privées. Patrice Motsepe étudie l’art avant de s’intéresser au droit minier et au droit des affaires… Il devient le premier associé noir dans un grand cabinet d’avocat. Puis investit dans le secteur minier. Il fonde Future Mining en 1994, puis African Rainbow Minerals Gold Limited en 1997.
Adama Soro est le président de la chambre des mines du Burkina Faso, un expert du domaine minier. « Je n’ai pas entendu qu’il trainait des casseroles », assure-t-il lorsqu’on l’interroge sur l’éthique du milliardaire. « Ce qui est beaucoup mis en avant c’est son parcours, poursuit-il. Et puis, il est incontournable pour ceux qui connaissent les investissements miniers. Il a fait beaucoup de fusions acquisitions, il a pris des participations à travers sa compagnie ARM dans beaucoup de compagnies aussi. Il a même fait des joint-ventures avec des majors importantes ».
Dans ses rares interventions publiques Patrice Motsepe entretient l’image du self made man et invite la jeunesse africaine à suivre son exemple. « Travaillez dur. Avec du travail et des sacrifices vous pouvez non seulement réaliser vos rêves, mais vous rencontrerez aussi beaucoup de succès » encourage-t-il lors d’une emission télévisée.
Il devient une personnalité de premier plan en Afrique du Sud. Il construit un empire. Il devient l’une des figures du black economic empowerment post-apartheid souligne Adama Soro. Certains de ces détracteurs mettent en avant cet argument, mais le président de la chambre des mines souligne qu’« il a aussi beaucoup mis en œuvre », notamment à travers sa fondation.
Sam Kunti est journaliste contributeur au magazine Forbes. Il suit depuis plusieurs années la carrière de Patrice Motsepe : « Il a relancé un certain nombre de mines à l’extérieur de Johannesburg et construit son empire sur la base de cela. Peu de choses sont connues sur la manière exacte dont il a procédé. »
Un businessman discret
Pas de scandale connu, pas de controverse. Patrice Motsepe reste éloigné de la politique, bien que l’une de ses sœurs soit mariée au président Ramaphosa, et une autre à un haut cadre de l’ANC. Et malgré sa grande notoriété, le milliardaire mène ses affaires dans la plus grande discrétion. La clé du succès selon certains.
Chad Clarke est conseiller financier en Afrique du Sud, il a longtemps été journaliste sportif. « Il n’est pas une personnalité publique. Il mène ses affaires en privé et il n’aime pas beaucoup l’attention des médias. Il n’accorde pas beaucoup d’interviews. »
Passionné de football, en 2004, il acquiert le Mamelodi Sundowns. « Il dirige son club comme une entreprise. Il investit beaucoup, mais en retour, il est aussi très exigeant. Il a une approche très moderne du footbal », assure-t-il sur la base de ses échanges avec les membres du club.
En 2020, la Confédération africaine de football se cherche un nouveau président. L’organisation est alors touchée par des scandales financiers, le profil de l’homme d’affaires porte certains espoirs. En mars dernier, il prend la tête de la CAF.
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